FOPLADE- Nigeria : des chrétiens massacrés dans un village
Par lefigaro.fr
17/03/2010 |
L'attaque est survenue dans la bourgade de Byei, à une quinzaine de kilomètres au sud de Jos, la capitale de l'Etat du Plateau.
Au moins 13 villageois, dont des femmes et des enfants, ont été tués à la machette et brûlés mercredi par des éleveurs musulmans. Une énième poussée de violences dans ce pays en proie depuis 2001 à des conflits interreligieux.
Nouvel épisode de violences interreligieuses au Nigeria. Au moins 13 villageois chrétiens, dont des femmes et des enfants, ont été tués mercredi par des éleveurs musulmans. L'attaque est survenue vers 1h30 dans la bourgade de Byei, à une quinzaine de kilomètres au sud de Jos, la capitale de l'Etat du Plateau. Une zone majoritairement chrétienne et peuplée par l'ethnie berom. Les assaillants, qui seraient quant à eux issus de l'ethnie d'éleveurs fulani (à majorité musulmane, ndlr), étaient déguisés en militaires lors de leur raid, selon ces mêmes sources.
«Je peux confirmer que 13 personnes sont mortes et six autres ont été grièvement blessées. Elles ont été admises dans un hôpital de missionnaires», près de Jos, a déclaré un haut responsable local. «Le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour traduire les assaillants devant la justice», a-t-il ajouté.
Mercredi soir, sept personnes suspectées d'avoir participé à ce massacre ont été arrêtées en possession d'armes, a annoncé un porte-parole de l'armée, tandis que le gouverneur de l'Etat Jonah Jang a lancé un appel au calme à la télévision.
«Ce que j'ai vu dans le village est très triste, a expliqué un responsable gouvernemental sous couvert d'anonymat. J'ai vu les cadavres de femmes, dont certaines étaient très vieilles, celui d'un enfant qui devait avoir moins de cinq ans, et celui d'une femme qui était brulée, avec un enfant sur son dos.»
Les cadavres «alignés» dans la rue
Auparavant, un journaliste d'une radio locale avait indiqué avoir vu 12 cadavres alignés dans une rue. «Ils sont partiellement carbonisés et portent des marques de coups de machettes. J'ai compté six maisons brûlées et les gens autour de moi pleurent et gémissent», a-t-il décrit à l'antenne.
Alors que selon le journaliste, une cinquantaine de policiers supplémentaires avaient été déployés pour garantir la sécurité des habitants, un élu local a appelé au retrait des forces de l'ordre dans cette région : «Ce serait mieux que les soldats rentrent dans leurs casernes. Nous pouvons nous défendre et nous protéger nous mêmes.»
Déjà le 7 mars dernier, des éleveurs fulani avaient lancé une attaque de nuit contre trois villages majoritairement chrétiens proches de Jos, tuant au moins 109 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, selon la police. Cette dernière avait annoncé avoir arrêté 49 fulani, qui avaient expliqué avoir agi en «représailles» après avoir subi des attaques de la part de fermiers berom.
Les violences dans le centre du Nigeria, à cheval sur les zones musulmanes du nord et chrétiennes et animistes du sud du pays, ont déjà fait des milliers de morts depuis 2001 dans ce pays le plus peuplé d'Afrique avec 150 millions d'habitants.
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