EDF immerge sa première hydrolienne en Bretagne
Mots clés : hydroliennes, énergie, BRETAGNE, CÔTES-D'ARMOR, EDF
Par Fabrice Nodé-Langlois Mis à jourLa première des quatre hydroliennes a quitté mercredi le port de Brest. Crédits photo : FRED TANNEAU/AFP
Quatre turbines sous-marines alimentées par la marée fourniront du courant à 3000 foyers.
Elle ressemble au rotor d'un moteur d'avion gigantesque. Une turbine de 16 mètres de diamètre, d'un poids de 700 tonnes, a quitté mercredi le port de Brest pour être immergée dans les prochains jours par 35 mètres de fond au large de Paimpol et de l'île de Bréhat (Côtes-d'Armor).
Cette hydrolienne «unique au monde» selon EDF, est la première d'un parc de quatre machines que l'électricien va exploiter à partir de 2012 pour fournir du courant à 2 000 ou 3 000 foyers. La source d'énergie, propre, renouvelable, et de surcroît prédictible, de ces éoliennes sous-marines est fournie par les courants de marée. Tout comme pour l'usine marémotrice de la Rance, joyau industriel de l'ère gaullienne construit par EDF en 1966.
La première turbine, assemblée par les chantiers DCNS de Brest, a été embarquée mercredi sur une barge spéciale construite par le chantier STX à Lorient qui pourra relever les hydroliennes simplement posées sur le fond. Elle ne produira pas tout de suite d'électricité mais restera plongée dans la mer durant deux mois pour des tests. «Nous allons mesurer sa vitesse de rotation en fonction du courant, et si besoin corriger des détails avant de fabriquer les trois prochaines hydroliennes», explique Xavier Ursat, directeur délégué chargé de la production hydraulique chez EDF. L'électricien table sur une puissance moyenne de 500 kilowatts par turbine tout au long de l'année, en fonction des coefficients de marée.
Filière industrielle en 2030
Pour son parc expérimental de Bréhat, EDF a choisi la technologie conçue par la société irlandaise Openhydro, laquelle a déjà installé une turbine plus modeste dans la baie de Fundy. Cette profonde anse, qui sépare le Nouveau-Brunswick de la Nouvelle-Écosse au Canada, abrite les plus fortes marées du monde, devant la baie du Mont-Saint-Michel et le canal de Bristol en Grande-Bretagne. Trois sites qui offrent un fort potentiel de développement pour les hydroliennes, une technologie plus avancée que les machines produisant du courant à partir de la houle.
Le coût du projet de Bréhat est de l'ordre de 40 millions d'euros, «études comprises», insiste Xavier Ursat, sans toutefois vouloir donner une estimation du coût du kilowattheure de cette installation pilote. Mais d'ici dix à quinze ans, poursuit-il, l'objectif est d'atteindre 150 à 180 euros par mégawattheure, soit le niveau de l'éolien en mer. L'électricien, via sa branche Énergies nouvelles, entend bâtir une filière industrielle des hydroliennes. Celle-ci pourrait fournir entre 10 et 15 térawattheures en 2030, soit la consommation d'environ un million de consommateurs.
À Bréhat, EDF a entamé dès 2004 une concertation avec les pêcheurs et les associations de défense de l'environnement. Car outre la capacité à fournir du courant vert à un coût compétitif, EDF entend aussi évaluer l'impact de ses moulins immergés sur l'environnement marin.
Le projet hydrolien de Paimpol-Bréhat en vidéo :
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