Friday, February 26, 2010


FOPLADE- La Birmanie confirme la détention d'Aung San Suu Kyi

Mots clés : Than Shwe, Elections, LND, Birmanie, Aung San Suu Kyi, Cour suprême
Par Flore Galaud
26/02/2010 |

Une activiste tend le portrait d'Aung San Suu Kyi lors d'une manifestation de soutien en aout dernier. Crédits photo : AFP
La cour suprême a ignoré vendredi les appels de la communauté internationale en rejetant le recours de ses avocats et en confirmant la condamnation de l'opposante birmane à 18 mois d'assignation à résidence.

Sans réelle surprise, la Birmanie continue d'ignorer les appels de la communauté internationale pour la libération de l'opposante Aung San Suu Kyi. Elle a confirmé vendredi sa condamnation à 18 mois d'assignation à résidence alors que se profilent les premières élections dans le pays depuis 20 ans.

La cour suprême a rejeté le recours de ses avocats, qui soulevaient notamment des arguments constitutionnels. «Nous ignorons pourquoi le recours a été rejeté», a simplement commenté Nyan Win, porte-parole de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

«Than Shwe avait déjà décidé du verdict»

Cette nouvelle décision ne manquera pas de susciter une vague de protestations de la communauté internationale, qui demande des gages d'ouverture avant les élections promises dans les prochains mois et réclame la libération d'Aung Suu Kyi, privée de liberté pendant plus de 14 des 20 dernières années.

«Ce n'est pas une surprise», a reconnu l'ambassadeur de France à Rangoon, Jean-Pierre Lafosse, présent à la cour. «Elle devrait être libérée immédiatement, c'est l'une des conditions pour une véritable réconciliation nationale».

Une décision judiciaire qui confirme en tout cas que le généralissime Than Shwe, homme fort de la junte, n'a pas voulu prendre le risque de libérer quelques mois avant les élections une militante qu'il sait infatigable, indomptable et surtout très populaire. «Than Shwe avait déjà décidé du verdict et aucun juge n'aura le courage de le modifier», a ainsi regretté Aung Din, directeur exécutif de l'organisation américaine Campaign for Burma. «Le système judiciaire en Birmanie n'est qu'un élément du mécanisme d'oppression du régime».

Lourdes peines pour plusieurs dissidents

Depuis six mois, la junte multiplie les signes contradictoires. En dépit de sa condamnation, Aung Suu Kyi a ainsi pu reprendre un début d'activité politique en s'entretenant avec l'officier de liaison de la junte et des diplomates étrangers, et en obtenant l'autorisation de rendre visite aux cadres de la LND.

Simultanément, plusieurs dissidents écopaient de lourdes peines, pendant que le numéro 2 de la LND Tin Oo, arrêté avec Suu Kyi en 2003, était libéré. La semaine dernière, un envoyé spécial de l'ONU en visite en Birmanie, n'a pas été autorisé à la voir. Washington, qui a entamé l'an passé un dialogue politique avec les militaires après plus de dix ans de silence, a plusieurs fois déploré l'absence de résultat de sa politique d'ouverture.

Les élections, un simulacre ?

Aung Suu Kyi a pour l'instant refusé de se prononcer sur la participation ou non de sa formation aux élections, dont les dates sont inconnues, et que la communauté internationale craint qu'elles ne soient qu'un simulacre visant à légitimer le maintien des militaires au pouvoir.

La lauréate du prix Nobel de la paix, 64 ans, avait été condamnée en août 2009 à trois ans de réclusion et de travaux forcés pour avoir brièvement hébergé un Américain qui avait réussi à nager jusqu'à son domicile, situé sur les rives d'un lac. La sanction avait été immédiatement commuée en une prolongation de la résidence surveillée à laquelle elle est astreinte sans discontinuer depuis 2003. Une cour d'appel a confirmé la sentence en octobre dernier. Les deux femmes qui vivent avec la dissidente ont elles aussi vu leur condamnation confirmée vendredi.


EL MUNDO Y LAS FINANZAS.

Fonds pour les investissements et le développement.

FOND DU PLACEMENT PER DEVELOPPEMENT OVERSEAS CORPORATION.

No comments:

Post a Comment

Naturaleza